Ma rencontre avec India Flint a été une entrée dans un univers où la nature murmure des secrets colorés. Sous sa guidance, une semaine s’est écoulée à apprendre l’alchimie ancienne de la persicaire et à dévoiler un bleu à la fois fragile et puissant. La présence d’India s’est tissée dans chaque instant, comme un fil discret courant à travers les fibres des tissus, elle nous a appris à écouter attentivement les textures et les nuances cachées au cœur de ces plantes.

L’atelier était un sanctuaire de senteurs — terre humide, feuilles réchauffées par le soleil, eau de mer, coton trempé, soie absorbant les ombres du ciel. Entre ses mains, la plante et le textile deviennent poésie; chaque pièce, un vers, un fragment de paysage pressé entre les fibres, comme le parfum persistant de l’herbe après la pluie. Les jours se écoulés lentement et en un battement de cil.
Le bleu de la persicaire m’a semblé être un écho des plus anciennes histoires de la Terre, une teinte tirée des racines et des eaux profondes, tendre et brillante, bleu, vert, turquoise, on ne sait plus.

Ensemble, entourée de femmes venues d’horizons lointains les uns des autres, nous avons teint les jours de rires et de calmes, travaillant dans la terre et des fibres. Là, les bleus, comme les profondeurs du crépuscule, devenaient notre langage silencieux. Les doigts bleus, les soies balancées par le souffle léger de la brise, et un nouveau monde qui s’ouvre devant mes yeux. J’ai regardé longtemps la persicaire infuser le lin et le coton. J’ai regardé longtemps le vert bleuir dans l’air. Et j’ai imaginer de nouveaux possibles qui sentent les feuilles et l’humus.

Quitter cet endroit, c’était revenir d’une parenthèse, d’un souffle, et d’un voyage — avec mes doigts bleus, un rappel de la beauté discrète lovée dans chaque feuille, chaque sève, et une promesse pour de prochaines aventures.
Merci Claire, et merci India.